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Songe au jour le jour ...

25 juillet 2004

La brésilienne du téléphone ...

Le jour du seigneur ou jour du repos ...

C'est un jour où je m'isole généralement et où je me livre à des longues heures de paresseuses activités, entre écriture et tchat ... ce jour où mon contact social se trouve réduit au minimum et où je ne m'attends pas à trouver la vie frappant à ma porte

Et de fait, c'est mon téléphone qui m'a soustrait à mes heures rêveuses ...

Je dois avant tout préciser que le nombre d'appels (je dis bien appels et non démarchages divers et varriés) que je peux recevoir au cours d'une semaine pourrait se compter sur les articulations d'un petit doigt ... aussi est-ce toujours avec une certaine réticence que je me saisis du redoutable combiné ...

C'est une voix à l'accent latin qui, embrouillée et confuse, tente de m'expliquer quelque chose que toute prudence qui se respecte place d'entrée dans la catégorie des appels douteux ... mais petit à petit la confusion s'évase et les précisions se précisent; on me demande si une certaine Cécile habite dans le voisinage parce que mon interlocutrice est accompagnée d'un enfant qu'elle doit restituer à sa mère ...

Vous avouerez que ce sont bien peu d'éléments pour pouvoir se livrer à des conclusions dignes de ce nom, je me suis donc mis en peine d'éclaircir point par point la situation. Et d'une, mon interlocutrice est brésilienne, de deux elle a en sa compagnie un enfant dont elle n'arrive pas à joindre la mère, de trois l'amie de sa mère habite mon immeuble ... si les choses paraissent un tant soit peu plus nettes, il n'en demeure pas moins que j'ai du mal à concevoir qu'on soit en possession de mon numéro de téléphone et du prénom d'une de mes voisines qui ne répondraient pas, elle non plus, au téléphone.

Alors France Telecom, charitable, a aimablement donné mes coordonnées téléphoniques à cette brave dame en détresse et ce via europ assistance ... je ne m'étonne pas qu'autant de publicitaires parviennent à avoir mon numéro après ça. Mais passons sur ce détail ... l'enfant a été confié à la dame vendredi jusqu'à aujourd'hui et je n'ai pas trop cherché à savoir dans quelles conditions. Et la mère n'a pas donné de ses nouvelles tandis que l'amie ne répond pas au téléphone.

Donc ce qu'on attend de moi c'est que je trouve Cécile et que je lui dise que son amie joue les parents de petit poucet ... la mission ne m'est pas impossible mais disons pour le moins gênante et hasardeuse. Aussi ai-je conseillé à cette dame de rappeler France Telecom pour obtenir le nom de la dame et de me rappeler par la suite pour que j'investigue.

Chose faite elle me rappelle, je vérifie les boîtes aux lettres et constate que la voisine en question est l'ogresse qui manquait à l'histoire et qui plafonne mon appartement. Une jeune femme aux allures patibulaires, à la voix caverneuse dont les accents les plus doux avoisinnent encore l'invective. Je reviens annoncer à cette dame désorientée qu'il s'agit bien d'une de ems voisines qu'elle a entretemps réussi à joindre pour lui mettre la pression en lui laissant croire que l'enfant se trouvait à LADASS tandis que cette dernière prétendait n'avoir entendu toute occupée qu'elle était à confier un mal de tête à Morphée (j'ai tendance à être de l'avis de mon interlocutrice selon lequel trop d'excuses sont les ambassadrices du mensonge).

En conclusion de cette curieuses histoire, mon interlocutrice Brésilienne projette sur mes conseils d'aller s'aventurer par Issy (sans mauvais jeu de mots) et tentr de régler ce contentieux dans un corps à corps ... quant à moi je lui laisse mes coordonnées en lui recommandant de ne surtout pas hésiter à s'en servir si quoi que ce soit d'autres arrivait qui recquière un soutient logistique.

Quelle est la morale de cette petite histoire ? En ce qui me concerne j'ai pu constater que j'étais encore bien méfiant (peut-être à juste titre) et que j'étais prompt à brandir le préjugé pour me prémunir d'un potentiel danger ... d'autre part je constate qu'on n'est jamais très loin de passer d'un monde dans l'autre dans notre société où la communication nous fait voisiner parfois de très près une réalité qu'autrefois on aurait vue circonscrite à son environnement "naturel" si j'ose dire.

C'était l'anecdote du jour du Songe toujours surpris de voir comme sa vie est à la portée d'un changement brusque ...

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20 juillet 2004

Les musiciens du métropolitain ...

Aujourd'hui, petit bout de conflit humain capté dans le métropolitain ...

Mes yeux en papillotes, s'offraient un marathon de paupières vers les profondeurs abyssales quand un petit incident cala deux allumettes entre les mutines pour permettre aux mirettes de s'associer au voyeurisme général ... un de ces moments où les passivités additionnées sont toutes focalisées sur l'objet curieux qui orchestre une rupture dans le quotidien réglé : le métro-boulot-dodo perturbé ...

Tous les matins de la semaine je rentre de mon labeur alimentaire (de fait c'est plutôt le loyer qui tient le haut du podium) en proie aux appels de morphée délaissé trop tôt pour le lever aux aurores après un coucher au-delà de la raison. S'il n'y avait ce changement de ligne je crois que mon heure de trajet me verrais arriver la bouche béante, les yeux clos et le corps affalé dans un recoin de rame. Pressé ce matin là dans une foule hétérogène, la fatigue appuyée contre une paroi vibrante, j'ai tout juste noté le fait que j'avais encore négligé de prendre l'avant dernier wagon et qu'en conséquence je me retrouvais à nouveau baigné dans les fausses notes d'un accordéon sans émotion, sans compassion pour l'air joué et pour lequel je devrais encore me refuser l'aumône d'une piecette au gobelet  ...

C'est au bout de quelques instants où tout ne semble pas se dérouler comme prévu, où malgré le retentissement du signal de fermeture des portes la rame reste immobile, que chacun émerge de son introspection pour quêter avec appréhension la raison de cette contrariété à l'habitude ...

En l'occurence, l'accordéon et la chanteuse au micro sans tonalité qui l'accompagnait s'étaient tus pour laisser fuser des éclats de voix à l'extrémité opposée du wagon ... un black décoloré plutôt beau gosse prenait à parti les musiciens sur le thème du droit et du respect d'autrui : la musique serait interdite et nuisance en cet endroit et, bloquant les portes, sa harrangue les enjoignait de quitter le transport. Il fallut près de cinq minutes d'échanges tumultueux avant qu'un costard cravatte pressé de rentrer sans doute n'intervienne et enjoigne notre justicier au calme et permette au train-train de reprendre son train ...

Incident somme toute très banal me direz-vous ... mais c'est de cette banalité qu'on retire les leçons de sociologie les plus intéressantes je trouve. Faut-il légiférer en citoyen là où la loi tolère avec un regard volontairement aveugle à l'infraction ?

Il est un fait que ni les "artistes" honteux et ouvrant le bal sur une ritournelle d'excuses aux usagers incommodés, ni ces derniers en transition entre un point A et B et peu sensibles à la muse discordante n'en retirent quelque chose de positif; les premiers récoltent tout juste de quoi soulager momentanément l'estomac sans doute souvent tiraillé et les seconds finissent par exceller dans l'abstraction patiente d'une réalité qui concerne pourtant tout un chacun en tant que partie prenante de cette société. Pour ma part, j'ai juste un triste frisson quand j'entend les notes s'emmêler, s'écorcher dans un air tendu de lassitude et je tente un léger sourire pour ne pas offrir moi aussi le spectacle d'un examen honteux et faussement intéressé de mes guiboles.

Ma question finale est : qui d'entre les artistes et les usagers du métropolitain aura fait un minimum d'efforts pour se mettre à la place de l'autre ? Entre des artistes qui ne vendent pas un art mais son plagiat alors qu'ils sauraient certainement, en s'associant entre eux, produire un résultat nettement plus enrichissant pour tous, et des passagers qui s'engoncent dans leur mauvaise conscience plutôt que de faire la simple aumône d'un bonjour assaisonné d'un sourire.

Voilà une première petite anecdote d'un Songe en perpétuelle interrogation existencielle ...

19 juillet 2004

Home sweet home ...

(Brian Froud)

Voici donc  mon nouveau blog, après les précédents sur U-blog, Joueb et 20six. Je pense écrire ici une nouvelle partie de moi-même, les récits anecdotiques extraits de mes journées auxquels j'adjoindrais les réflexions que j'en ai retirées.

Pourquoi avoir choisi Canalblog en plus des deux autres ? Parce que j'ai pu remarquer que chaque lieu avait son ambiance, que joueb se prêtait bien à mes élans lyriques, 20six à quelques pensées mordantes (il m'arrive d'en avoir quand le vase déborde d'exaspération), U-blog à des réflexions plus longues et introspectives ...

Je diversifie ainsi les expériences, les environnements et évite ainsi de me cantonner dans le communautarisme ... reste à voir si j'aurais réellement la verve aussi inspirée que sur les autres. Ce petit puzzle de ma personnalité à travers les différents systèmes de blogs brouille un peu les pistes et me permet de continuer à m'exprimer sans la censure qu'amène souvent l'habitude et la familiarisation avec les voisins blogueurs. Je garde néanmoins le même pseudonyme par soucis d'honnêteté (bien qu'on m'aît déja devancé ici, d'où la déclinaison au pluriel).

Voilà, je crois que pour un premier article c'est à peu près tout ce que j'avais à exprimer ...

Songe

 

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